Nous sommes six enfants de Béost nés dans les années 50. Nous avons fait nos premières découvertes dans les rues du village et les parcelles alentour. En même temps que nous faisions notre formation à l’école du village nous suivions nos parents dans les différentes activités agricoles. Ils nous parlaient en Béarnais et nous répondions en français pour la plupart. Nous connaissions donc les noms de tous les lieux, parcelles, quartiers ou nous allions avec eux au début et seuls par la suite.

L’été nous fanions dans chaque pré de la famille depuis le bord du gave jusqu’à la Montagne verte. Nous amenions les chevaux, mulets et ânes pâturer au Gléré et à Lannepla et nous allions les chercher. Nous allions à pied dans les parcelles proches et les montures nous portaient jusqu’aux granges et près éloignés : demi heure, une heure, une heure et demi de trajet par des chemins caillouteux. Nous passions la journée à Faucher (à la faux et à la moto faucheuse), étendre le foin, le retourner, l’andainer et faire des meules avec le plus grand soin, pour  recommencer le lendemain, faire des fagots et engranger la récolte. En août nous recommencions pour faire le regain.

En Automne, nous allions dans les fougeraies, récolter la litière pour les animaux. Nous fumions certaines prairies, nous gardions les troupeaux qui pâturaient . Nos déplacements se faisant à pied, nous avions une connaissance parfaite du terrain. C’était notre territoire
de vie. Nous le parcourrions pour l’activité agricole que nous vivions pleinement, c’était aussi notre terrain de jeu, mais bien sûr, à des occasions moins fréquentes… Lire la suite