Historique de Béost
par Jean-Pierre Dugène
Le village de Béost apparaît dans les archives dès 1328. Le hameau de Bagès qui lui est rattaché, est cité dès le XIIe siècle sur une charte de Gabas.
Au temps de Gaston Fébus, en 1385, il était dénombré 25 « ostaus » à Béost et 7 à Bagès. Certaines familles sont toujours présentent plus de six siècles après.
En 1681, le terrier (ancêtre du cadastre) recense tous les propriétaires fonciers de cette époque, les plus importants sont : Bernard de Sacase de Gaston, puis Jean d’Angla et Jean de Sacase du moulin (les trois maisons sont situées à Bagès).
Au village, la grande différence entre le XIVe siècle et le XVIIe réside à la création de la rue « Capdebat » qui ne comptait aucune maison dans un premier temps.
On assiste aussi à une densification de l’habitat, les espaces libres entre les maisons « les casalars » sont octroyés à des parents de la maison-mère (maison casalère) et l’on trouve alors les maisons :
« …de haüt », celle « … de bat » et parfois celle « … dou miey ».
Sous l’Ancien Régime, l’administration de la communauté s’établissait par roulement entre les chefs de familles des principales maisons « casalères » après l’approbation de tous les habitants. Certaines affaires judiciaires se traitaient directement au village à un emplacement précis, sur un banc de justice situé au centre du village.
Il y avait des abbés laïcs dont la fonction était de récolter la dîme et de choisir le curé de la paroisse. Béost a la particularité d’avoir eu simultanément trois abbés laïcs qui se répartissaient la dîme. Deux d’entre eux recevaient 3/10 chacun et les 4/10 restant revenaient à la communauté car cette dernière avait acheté sa part à Jeanne de Bergua quand celle-ci avait vendu sa part. D’un côté l’on payait, de l’autre on reprenait une bonne partie. Tout cela est terminé depuis la Révolution de 1789.
Le cadastre dit napoléonien du début du XIXe siècle, cartographie seulement 19 maisons sur Bagès. La maison de Lamason a disparu, certainement brûlée et il ne reste plus qu’une maison Sacase : celle de Sacase-Gaston englobe le patrimoine de Sacase du moulin. C’est la conséquence du mariage en 1781 d’une fille unique issue de chez Sacase du moulin avec l’héritier de chez Sacase-Gaston.
Lors de la restauration générale de l’église, en 1968, on a découvert au-dessus de la voûte, une trentaine de squelettes ; il est probable que ce soit ceux de pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, emmurés là, morts ou mourants, lors de la grande épidémie de peste de 1600, pour éviter la contagion.
Superficie : 4350 hectares |
Population : 316 habitants en 1901 200 habitants en 2000 217 habitants en 2012 |
Altitude du village : 530 mètres Altitude de Bagès : 660 mètres Col d’Aubisque : 1709 mètres Pic du Grand Gabizos : 2692 mètres (point culminant de Béost) |
Le patrimoine de Béost s’étant du Gave d’Ossau jusqu’à la limite du département des Hautes-Pyrénées après avoir franchi le col d’Aubisque. Plusieurs pâturages à l’Est de ce col sont indivis avec les communes d’Arrens, Marsous et Arbéost, leur gestion est organisée en alternance depuis le XVIIIe siècle.
La forêt a elle aussi un secteur indivis avec Louvie-Soubiron sur la rive gauche du Canseigt.
Autrefois la vie pastorale occupait tout le village. De nos jours, en été, quelques bergers gardent les troupeaux sur les vastes pâturages principalement sur les versants du col d’Aubisque ; dès la fin septembre, les bêtes – vaches et brebis – sont redescendues dans la vallée par « la montagne verte ». Les brebis prédominent ; avec leur lait, on fabrique et on commercialise un fromage très réputé. Jusqu’au milieu du XXe siècle, la foire de St Michel, le 29 septembre était très courue car c’était là que s’effectuaient les ventes de bestiaux qui permettaient aux familles d’acquérir de l’argent frais pour une bonne partie de l’année et pourquoi pas alimenter la dot d’un fils ou d’une fille à marier.